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POÉSIE MEXICAINE DU XXe SIÈCLE - Claude Couffon / René Gouédic

Edition Bilingue, traduction, Claude Couffon et René Gouédic.
Editions Patiño, Genève, 2003, 499 p.


Héritiers d'une double culture, hispanique et indienne, les poètes mexicains du XXe siècle ont su développer un art original, ouvert malgré tout aux influences étrangères le plus audacieuses. Surgissant au lendemain d'une sanglante révololution justicière, les poètes des années 20 - Xavier Villaurrutia, José Gorostiza... - ne pouvaient que s'attacher au thème de la mort, ressuscité de la tradition par l'actualité. Dans les années trente, la présence au Mexique d'André Breton et Benjamin Péret développa chez les jeunes créateurs comme Ocatvio Paz le sens mexicain naturel de l'onirisme et de l'introspection. Pourtant, au Mexique, les poètes ne se veulent pas seulement mexicains. Ils entendent s'ouvrir au monde et participer de l'universalité. " L'histoire universelle est aujourd'hui notre tâche commune.

Et notre labyrintique, celui de tous les hommes ", affirmait en 1950 Octavio
Paz
dans son celèbre Labyrinthe de la solitude. Humour et gravité, mysticisme et érotisme, engagement et recherche linguistique apolitique se lient ou s'affrontent dans l'effort lyrique des dernières générations, de la plume de José Emilio Pacheco ou Jaime Sabines à celle de Carmen Boullosa ou Elsa Cross.

" Creo que existe cierta diferencia entre nuestra poesía y la poesía americana de lengua española. Nuestra poesía es menos elocuente, pero más interior. Quizá existe una explicación histórica: la revolución mexicana, la única revolución verdadera que ha conocido América Latina, nos ha permitido separarnos completamente del folklore, al mismo tiempo que adquiríamos conciencia de nuestro largo pasado indio y de nuestra civilización india. En México todo el mundo, incluso la burguesía, se siente ligado de una manera u otra a la tradición india, además de estarlo a la realidad presente. Este sentimiento no existe en los demás países de América Latina.Por otra parte, psicológicamente, el mexicano es un hombre mucho más secreto que los otros hombres del continente. En fin,hay que tener en cuenta, desde el punto de vista cultural, otro elemento importante. México vive ahora disociado de la España literaria y de la cultura española. La influencia de ésta en nosotros es, hoy día, inexistente. Esto nos permite ser más objetivos, más abiertos a las otra culturas, sobre todo la francesa y la inglesa, de las que, por otra parte, nos sentimos muy próximos."

Octavio Paz. (Entrevista con Claude Couffon, París, enero, 1959).

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